Œnone pousse Phèdre à l'aveu par divers moyens :
- l'injonction : « Parlez. Je vous écoute. » v. 4 : Œnone se place en position de confidente ; et « Oublions-les » v. 9. Elle attend l'aveu et désigne Phèdre comme l'émettrice du message. On note la brièveté de sa demande qui se fait pressante (ne se développe que sur la moitié du vers) ;
- l'imploration : les didascalies internes montrent Œnone aux genoux de Phèdre : « Par vos faibles genoux que je tiens embrassés » v. 2 et le « Lève-toi » v. 4 prononcé par Phèdre qui montre une marque de respect ;
- les manifestations d'amitié et de fidélité : dans le passé « Madame, au nom des pleurs que pour vous j'ai versés » v. 1, comme dans l'avenir « Par de vaines frayeurs cessez de m'offenser » v. 6 ;
- le questionnement : « Aimez-vous ? » v. 17, « Pour qui ? » v. 18, « Qui ? » v. 20. Les questions se font de plus en plus rapides, pressantes, resserrent de plus en plus le champ des réponses possibles : elles sont courtes, ne s'étendent pas sur un vers entier, laissent la place à la parole de Phèdre.
Les nombreuses stichomythies du passage révèlent un dialogue rapide dans lequel Œnone accule Phèdre à l'aveu.